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Guide pour les professionnels de la santé œuvrant auprès des familles immigrantes et réfugiées

La carence en vitamine A

Faits saillants

  • La carence en vitamine A est courante dans les pays aux ressources limitées, particulièrement chez les réfugiés.
  • La carence en vitamine A peut nuire à la vision, sur une échelle allant d’une diminution de la vision nocturne à la cécité.
  • Elle peut être causée par une insuffisance alimentaire, une malabsorption ou un accroissement de son utilisation ou de son excrétion en raison de maladies courantes.
  • Des sources de stress, comme la diarrhée, la rougeole ou la pneumonie, peuvent réduire les taux de vitamine A et provoquer une maladie.

La prévalence

La carence en vitamine A est courante dans les pays aux ressources limitées, particulièrement chez les réfugiés. Par exemple, on signale que le tiers des adolescents réfugiés du Népal et jusqu’aux deux tiers des enfants réfugiés africains en ont une.1,2

La définition

On peut vérifier le statut en vitamine A en évaluant les taux sériques de rétinol. Le tableau 1 permet de définir la gravité de la carence. Cependant, compte tenu de la prévalence élevée de carence en vitamine A, ce test n’est pas effectué chez les patients asymptomatiques.

Tableau 1 : La carence en vitamine A selon la concentration de rétinol

Rétinol sérique (microgrammes/dL)

Rétinol sérique (micromoles/L)

Définition de carence par l’OMS*

<10

<0,35

Grave

de 10 à 19,9

de 0,35 à 0,69

Modérée

20 ou plus

0,7 ou plus

Inexistante

Source : Adapté des Centers for Disease Control and Prevention, World Food Programme. A Manual: Measuring and interpreting malnutrition and mortality. Rome: WFP, 2005:28.

L’étiologie

La carence en vitamine A peut être causée par un faible apport diététique, une malabsorption ou un accroissement de son utilisation ou de son excrétion en raison de maladies courantes.3 Malgré les politiques établies pour ajouter des suppléments et enrichir les aliments dans les camps de réfugiés, des taux de carence en vitamine A élevés persistent. Le nombre de réfugiés, les pressions exercées sur l’approvisionnement d’aliments et la logistique complexe en font un défi dans bien des régions.

Les conséquences

Même si la plupart des carences en vitamine A ne sont pas assez graves pour s’associer à des symptômes définis et observables, des sources de stress, comme la rougeole, la pneumonie ou la diarrhée, peuvent en réduire le taux davantage et entraîner une maladie grave. En effet, la carence en vitamine A peut nuire à la vision, sur une échelle allant d’une diminution de la vision nocturne à la cécité,4 et le risque de décès est plus élevé après la rougeole, la diarrhée ou la pneumonie.

Dans les camps de réfugiés soudanais, la prévalence de cécité est évaluée à 1,4 cas sur 1 000 enfants, dont 40 % à cause d’opacités cornéennes principalement attribuables à une carence en vitamine A.5 Les autres conséquences de cette carence sont la perturbation de la croissance osseuse, l’affaiblissement de la réponse immunitaire et un accroissement du risque de mortalité.4

Le diagnostic

Si le clinicien craint une carence chez un enfant ou un adolescent nouvellement arrivé, il doit faire vérifier son taux de vitamine A.

Le traitement

On peut traiter la carence en vitamine A chez les jeunes nouveaux arrivants au moyen de suppléments et de modifications alimentaires

L’apport quotidien recommandé de vitamine A dans tous les groupes d’âge, y compris les nourrissons, les enfants et les adolescents, est exposé dans le site Web de Santé Canada.

Quelques ressources

Références

  1. Seal AJ, Creeke PI, Mirghani Z et coll. Iron and vitamin A deficiency in long-term African refugees. J Nutr 2005;135(4):808-13.
  2. Woodruff BA, Blanck HM, Slutsker L et coll. Anaemia, iron status and vitamin A deficiency among adolescent refugees in Kenya and Nepal. Public Health Nutr 2006;9(1):26-34.
  3. Organisation mondiale de la santé. Rapport sur la santé dans le monde 2002 – Réduire les risques et promouvoir une vie saine. Genève, Suisse, OMS.
  4. Centers for Disease Control and Prevention. Guidelines for evaluation of the nutritional status and growth in refugee children during the domestic medical screening examination. Bethesda, MD: CDC, 2012.
  5. Zeidan Z, Hashim K, Muhit MA et coll. Prevalence and causes of childhood blindness in camps for displaced persons in Khartoum: Results of a household survey. East Mediterr Health J 2007;13(3):580-5.

 

Éditeurs scientifiques

Anna Banerji, MD

Andrea Hunter, MD

Mise à jour : avril, 2013