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Caring for kids new to Canada

Guide pour les professionnels de la santé œuvrant auprès des familles immigrantes et réfugiées

La carence en vitamine D

Faits saillants

  • La carence en vitamine D est prévalente chez les enfants réfugiés.
  • Les causes de carence en vitamine D sont l’insuffisance alimentaire, la malabsorption, l’exposition limitée au soleil et l’allaitement prolongé sans suppléments.
  • Les risques pour la santé incluent l’hyperparathyroïdie et une perturbation du développement des os.
  • Il faut présumer une carence en vitamine D chez les néo-Canadiens qui y sont vulnérables et qui présentent des douleurs, de l’irritabilité et un retard de croissance ou des malformations squelettiques, un rachitisme et, dans de rares cas, des convulsions hypocalcémiques.
  • La carence en vitamine D peut être traitée par des suppléments et des modifications alimentaires.

La prévalence

Il est établi que la carence en vitamine D est courante chez les enfants réfugiés.1,2 Selon une étude, sa prévalence chez les réfugiés soignés dans les centres de santé australiens se situe entre 40 % et 80 %.3

La définition

La concentration sérique de 25-hydroxyvitamine D (25[OH]D) est le meilleur indicateur du statut de vitamine D.4 Les définitions à jour du statut en 25(OH)D selon la Société canadienne de pédiatrie figurent au tableau 1.5 Il existe toutefois une controverse quant aux taux classés comme déficitaire et insuffisant.6

Tableau 1 : Définitions à jour du statut en 25(OH)D

Taux de 25(OH)D

ng/mL

nmol/L

Déficitaire

<10

<25

Insuffisant

de 10 à 30

de 25 à 75

Optimal

de 30 à 90

de 75 à 225

Pharmacologique (potentiel de réactions indésirables)

>90

>225

Potentiel toxique

>200

>500

Source : Société canadienne de pédiatrie. Les suppléments de vitamine D : Recommandations pour les mères et leur nourrisson au Canada. Paediatr Child Health 2007;12(7):591-8

L’étiologie

En plus d’être attribuable à un apport alimentaire insuffisant ou à une malabsorption de la vitamine D, la carence peut également être liée à :

  • une exposition limitée au soleil (non seulement à cause du climat, mais également de traditions culturelles comme le port de vêtements protecteurs ou religieux ou le fait de garder les bébés à l’intérieur);
  • de faibles taux de vitamine D pendant la grossesse;
  • un allaitement prolongé sans administration de suppléments.1,7

Il se peut que les enfants réfugiés provenant de zones de conflit n’aient pas été assez exposés au soleil parce qu’ils vivaient cachés.1 La carence est également plus fréquente chez les personnes de sexe féminin et chez celles qui ont la peau foncée.8

Les conséquences

La carence en vitamine D peut être responsable d’une hyperparathyroïdie et nuire au développement osseux. Le rachitisme en est la conséquence la plus grave.

Une étude récente9 a associé la carence en vitamine D à de multiples risques pour la santé, y compris la gravité accrue des maladies infectieuses et le risque à long terme de maladies cardiovasculaires et de cancer, mais des recherches plus approfondies s’imposent au sujet des effets à long terme.

Le diagnostic

Il faut présumer une carence en vitamine D chez les jeunes nouveaux arrivants vulnérables qui présentent des douleurs, de l’irritabilité et un retard de croissance ou des malformations squelettiques, un rachitisme et, dans de rares cas, des convulsions hypocalcémiques.

On peut confirmer le diagnostic à l’aide d’une analyse sanguine pour doser le 25(OH)D sérique, de même que les taux de phosphate et de phosphatase alcaline.10 On peut diagnostiquer le rachitisme à l’aide de critères radiologiques.

Le traitement

La SCP5 et Santé Canada4 recommandent d’administrer des suppléments de vitamine D aux bébés allaités. Il faudra peut-être modifier ou accroître la dose des enfants néo-canadiens d’après leur risque. D’ailleurs, il existe une certaine controverse à l’égard de ce qui constitue une dose optimale. Les recommandations de la SCP au sujet des suppléments figurent ci-dessous. Les enfants ayant une carence clinique en vitamine D (rachitisme ou ostéomalacie) auront besoin de doses thérapeutiques de vitamine D.

Chez les bébés de un an et plus, les enfants et les adolescents, on peut également traiter une carence en administrant des suppléments de vitamine D et en modifiant le régime alimentaire

Pour les nourrissons de moins d’un an, la SCP recommande ce qui suit :5

  • Les bébés allaités devraient recevoir un supplément de 400 UI (unités internationales) par jour.
  • Les bébés des collectivités du Grand Nord (55° latitude nord, environ à la hauteur d’Edmonton) ou qui présentent d’autres facteurs de risque (telle une peau foncée) devraient recevoir 800 UI par jour entre octobre et avril, lorsqu’il y a moins d’ensoleillement.
  • Puisque la vitamine D est déjà ajoutée aux préparations lactées, la plupart des bébés à terme nourris à l’aide de ces préparations n’ont pas besoin de suppléments. Cependant, les bébés des collectivités du Grand Nord qui sont nourris à l’aide de ces préparations devraient recevoir un supplément de 400 UI par jour entre octobre et avril, afin de s’assurer qu’ils assimilent suffisamment de vitamine D.

L’information relative à l’apport quotidien recommandé de vitamine D dans les groupes plus âgés figure dans le site Web de Santé Canada.

Quelques ressources

Information à l’intention des parents et des soignants

Références

  1. Sheikh M, Wang S, Pal A et coll. Vitamin D deficiency in refugee children from conflict zones. J Immigr Minor Health 2011;13(1):87-93.
  2. Aucoin, M, Weaver, R, Thomas, R, Jones, L. Vitamin D status of refugees arriving in Canada: Findings from the Calgary Refugee Health Program. Can Fam Physician 2013; 59:e188-194.
  3. Benson J, Skull S. Hiding from the sun—vitamin D deficiency in refugees. Aust Fam Physician 2007;36(5):355-7.
  4. Santé Canada. La vitamine D et le calcium : Révision des Apports nutritionnels de référence.
  5. Société canadienne de pédiatrie. Les suppléments de vitamine D : Recommandations pour les mères et leur nourrisson au Canada. Paediatr Child Health 2007;12(7):591-8
  6. Institute of Medicine of the National Academies, Food and Nutrition Board, 2010, 2011. Consensus report: Dietary reference intakes for calcium and vitamin D.
  7. U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Emerging and Zoonotic Infectious Diseases. Guidelines for evaluation of the nutritional status and growth in refugee children during the domestic medical screening examination. Bethesda, MD: CDC, April 2012.
  8. Wishart HD, Reeve AM, Grant CC. Vitamin D deficiency in a multinational refugee population. Intern Med J 2007;37(12):792-7.
  9. Holick MF. Vitamin D deficiency. N Engl J Med 2007;357(3):266-81.
  10. Pearce SH, Cheetham TD. Diagnosis and management of vitamin D deficiency. BMJ 2010;340:b5664.

Éditeurs scientifiques

Anna Banerji, MD

Andrea Hunter, MD

Mise à jour : juillet, 2016